Indie pop canadien : Homeshake et Cindy Lee en forme

Indie pop canadien : Homeshake et Cindy Lee en forme

Deux albums venant du Canada ont secoué discrètement le paysage musical au premier semestre 2024, l’un très court (Homeshake) et l’autre très long (Cindy Lee). Ces albums ont démontré que l’indie reste un moyen privilégié d’exprimer le spleen de l’hypermodernité.

Il est possible d’échapper aux albums de Taylor Swift et Billie Eilish, malgré l’omniprésence de leur marketing et de leurs fans. Deux autres disques, porteurs du spleen de l’hypermodernité, ont émergé dans l’ombre de ces blockbusters : « CD Wallet » de Homeshake et « Diamond Jubilee » de Cindy Lee.

« CD Wallet » de Homeshake, sorti en mars, offre une atmosphère de nostalgie et de mélancolie, avec des rythmes lourds et des guitares lancinantes. L’album évoque les souvenirs d’une adolescence passée dans les années 2000, offrant une sincérité émotionnelle rare. Homeshake revisite des thèmes contemporains et explore la nostalgie du quotidien, de la fatigue des rêves et de l’apathie.

« Diamond Jubilee » de Cindy Lee, quant à lui, requiert une démarche active de l’auditeur pour être découvert. L’album n’est pas disponible en magasin ni sur les plateformes de streaming, mais peut être écouté en intégralité sur YouTube. Cindy Lee, alias Patrick Flegel, anciennement membre du groupe Women, propose un univers bruitiste et mélodique, mêlant pop et expérimentations sonores.

Ces deux albums canadiens offrent des explorations uniques du spleen contemporain, évoquant des souvenirs enfouis et des émotions profondes. Ils démontrent que l’indie reste un territoire fertile pour exprimer les tourments de notre époque. Après la séparation tragique du groupe, certains de ses membres ont formé Viet Cong (qui deviendra plus tard Preoccupations), tandis que Flegel a choisi de se lancer en solo sous le nom de Cindy Lee.

Cindy Lee a déjà sorti trois albums avant « Diamond Lee », montrant une évolution de la performance expérimentale sonore vers l’écriture de chansons fortement influencée par la pop. Cependant, sa version de la pop est unique, rappelant la sunshine pop des Ronettes avec une touche de soul. Tout comme son précédent groupe Women, Cindy Lee propose une revisite bruitiste de ce genre, avec des échos, des larsens et de la saturation.

Son dernier album, composé de 32 morceaux, explore une variété de genres tels que la synth-pop, le disco, la funk lo-fi, la guitare surf, le shoegaze et les ambiances lounge à la Les Baxter. Malgré la multitude de chansons, l’album parvient à maintenir une cohérence sonore, évoquant un signal spatial relayé par un satellite cosmique.

« Cindy Lee n’est pas une artiste vintage ou rétro, mais incroyablement contemporaine. Son album « Diamond Lee » évoque la mémoire et la nostalgie d’une époque révolue de manière subtile et personnelle, mais également de manière virale et lynchéenne. L’album capture non seulement la mélancolie du chanteur, mais aussi celle de toute une époque remplie d’émotions musicales. »

Avec des titres tels que « CD Wallet » et « Diamond Lee », Cindy Lee réussit à créer un univers sonore captivant et accrocheur, mêlant différents styles musicaux de manière innovante.

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