Fishtalk : le groupe noise qui révolutionne le rock à

Fishtalk : le groupe noise qui révolutionne le rock à papa.

Nouvelles voix de la scène noise engagée politiquement, les quatre membres de Fishtalk dévoileront leur deuxième EP intitulé « OUT » le 19 avril. Quelques jours avant leur performance aux Inrocks Super Club le 24 avril. Portrait d’un groupe qui a choisi la flamme plutôt que la stagnation.

En 2019, les Psychotic Monks avançaient dans nos colonnes : « L’idée n’est pas de se remettre dans une posture qui avait du sens il y a quarante ans. On est dans un contexte nouveau et il faut faire de la musique qui a du sens aujourd’hui. » Cela a tracé la voie pour une scène indépendante émergente, prônant une musique noise au propos tranchant, en phase avec l’actualité politique et sociale.

Au début de leur carrière, Fishtalk explorait des sonorités shoegaze plus douces, inspirées par des groupes tels que Slowdive ou Blonde Redhead. Mais leur évolution vers des sonorités plus abrasives s’est faite naturellement, influencée par des artistes comme Model/Actriz, Arca, Kim Gordon et les Psychotic Monks. Cette transition a été marquée par un changement de style musical et de valeurs, reflétant une filiation avec ces derniers.

Le groupe ne se contente pas de diversifier sa musique, il revisite également l’imagerie rock, tant par les représentations que par les paroles, indissociables selon eux. Leur nouvel EP « OUT », plus radical que le précédent, aborde des thèmes féministes et exprime la colère et la souffrance face aux violences patriarcales. Les membres de Fishtalk ont trouvé dans la musique un moyen de transformer leur douleur individuelle en une expérience collective.

Les concerts deviennent ainsi des espaces de réflexion où le groupe et le public peuvent repenser ensemble les normes établies. Fishtalk incarne une nouvelle génération de musicien·nes engagé·es, prêts à briser les codes et à provoquer la réflexion. Mathilde et Corentin sont convaincus que l’atmosphère qui règne avant et pendant un concert a le pouvoir de façonner les imaginaires, les rêves et les désirs des spectateurs. Pour eux, les concerts agressifs et masculins ne sont plus acceptables, et ils cherchent à redéfinir les normes de la scène musicale.

Ils s’accordent à dire qu’il est important de se distinguer de l’image stéréotypée du groupe de rock masculin et viril. Pour Mathilde, il est primordial de présenter une performance queer pour se démarquer de cette représentation. Elle n’hésite pas à remettre en place les spectateurs agressifs et bruyants, car elle estime que cela nuit à l’expérience du concert.

**Veiller sur son public**

Les artistes ressentent une responsabilité envers leur public et cherchent à créer un environnement sûr et inclusif lors de leurs performances. Ils reconnaissent l’influence qu’ils ont sur l’atmosphère de la salle et souhaitent que les spectateurs se sentent bien accueillis et respectés.

Cette sensibilité nouvelle pourrait ouvrir la voie à des perspectives plus agréables pour les cultures underground. Il est peut-être temps de repenser les traditions parfois violentes des concerts et d’embrasser une approche plus douce et bienveillante. Après tout, la bienveillance a également sa place dans le monde de la musique live.

**Fishtalk en concert à La Boule Noire, à Paris, le 24 avril aux Inrocks Super Club, avec Alias et Maïcee. Vous pouvez réserver vos billets à cette adresse. OUT (Petite Biche Records), sortie le 19 avril.**

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