Une femme qui allègue que Jay-Z l’a droguée et violée à l’âge de 13 ans peut rester anonyme pour le moment, a décidé un juge fédéral. Cette décision constitue un revers majeur pour Jay-Z dans ses tentatives de réduire au silence la laide affaire en justice.
Dans son opinion, obtenue ce matin par Digital Music News, le juge Analisa Torres fait référence à plusieurs facteurs qui ont pesé en faveur de sa décision de maintenir l’anonymat de la plaignante pour le moment. Elle mentionne l’affirmation selon laquelle Jane Doe continue de subir des effets néfastes de son agression sexuelle, notamment la dépression, le trouble de stress post-traumatique et un trouble de l’épilepsie.
Le juge cite également des allégations selon lesquelles Diddy l’aurait menacée ainsi que d’autres victimes qui ont intenté des poursuites contre lui. « L’avocat de la plaignante affirme que bon nombre de ses autres clients ayant intenté des poursuites similaires contre Sean Combs prétendent avoir été menacés par M. Combs pour avoir décidé de s’exprimer », indique l’ordonnance du tribunal. Le juge fait également référence à l’interview de NBC dans laquelle la plaignante a parlé à la presse de l’incident, mais l’a fait anonymement.
« À ce stade très précoce de la procédure, les facteurs qui déconseillent la divulgation l’emportent sur ceux qui y sont favorables », affirme le juge Torres dans sa décision. Le cas cité est Cf. Doe v. Delta Airlines, Inc., 310 F.R.D. 222, 226 (S.D.N.Y. 2015), qui a requis que la plaignante anonyme s’identifie uniquement lorsque l’affaire approchait du procès.
Le juge Torres indique que « étant donné que l’équilibre de ces facteurs changera certainement au fur et à mesure de l’avancement de cette affaire, notamment si et quand les parties entameront sérieusement la découverte des preuves, le tribunal a l’intention de réexaminer cette décision à une date ultérieure ».
Le juge prend également le temps d’aborder plusieurs allégations de diffamation dirigées contre Tony Buzbee, l’avocat représentant Jane Doe de manière anonyme. « La soumission inlassable par l’avocat de Carter de motions combatives contenant un langage inflammatoire et des attaques ad hominem est inappropriée, une perte de ressources judiciaires et une tactique peu susceptible de bénéficier à son client. Le tribunal ne hâtera pas le processus judiciaire simplement parce que l’avocat le demande. »
La plaignante et son avocat doivent maintenant répondre d’ici le 10 janvier 2025 à la demande de Carter d’ordonner la préservation des preuves. Jay-Z et son équipe juridique auront jusqu’au 17 janvier 2025 pour répliquer.