Son regard est d’une vivacité ultra-perçante, ses fossettes et sa coupe garçonne la rendent très reconnaissable. Laurie Anderson, artiste de renom, nous accueille dans son label parisien avec un sourire franc, discutant de politique en pleine période d’élections législatives et exprimant ses inquiétudes quant à un potentiel retour de Trump au pouvoir. Elle se réjouit de la nomination de Kamala Harris comme candidate officielle du parti démocrate.
Anderson, souvent présentée comme la veuve de Lou Reed, est une artiste polyvalente ayant inventé le tape-bow violin, performé sur des patins et collaboré avec de grands noms tels que Philip Glass, Andy Kaufman et John Cage. Son dernier projet orchestral, « Amelia », s’inspire des journaux intimes de la pilote Amelia Earheart et met en musique ses dernières heures dans les airs, avec des invités tels que Marc Ribot et Anohni.
Anderson explique son choix d’Amelia Earhart en tant que figure centrale de son album, soulignant son courage et son engagement pour l’émancipation des femmes dans des domaines traditionnellement masculins. Son besoin de voler était, selon Anderson, à la fois poétique et désespéré, rappelant son propre vécu d’accident d’avion.
L’artiste évoque également sa fascination pour le ciel et l’espace, présents dans son œuvre depuis ses débuts. Elle cherche à créer un disque empathique et visuel, s’inspirant des écrits d’Amelia Earhart pour donner vie à son projet. Anderson revient sur le processus de création sonore de l’album, composé de plusieurs pièces orchestrales reliées par le personnage d’Amelia et enregistrées avec différents orchestres au fil des années. **Une expérience musicale intense en studio**
Lors de l’enregistrement de mon dernier album, j’ai ajouté des batteries en overdubs, une basse, des voix, des basses fréquences et des sons électroniques. J’ai été très précautionneuse pour ne pas déstructurer l’ensemble de la musique. Ensuite, nous avons tout mixé en Atmos au studio Miraval, qui ressemble à un grand avion, créant une atmosphère spatiale parfaite. Le dernier jour, j’étais euphorique car je n’avais jamais consacré autant de temps à un projet musical.
**Les débuts pas si faciles au violon**
Je me souviens de mes débuts au violon à l’âge de 5 ans, une expérience pas si agréable. J’ai commencé à prendre des cours avec la pression de mon premier professeur qui me menaçait en cas de fausse note. Heureusement, j’ai eu d’autres professeurs qui m’ont aidée à progresser. J’ai finalement réalisé que pour devenir une grande violoniste de concert, je devais m’entraîner intensément. C’est ainsi que j’ai découvert ma passion pour la musique au sein de la scène new-yorkaise, où je me suis pleinement épanouie.
**Un parcours musical en constante évolution**
Ma musique évolue constamment, mêlant les anciens enregistrements aux nouvelles propositions. J’ai du mal à prendre du recul sur ma propre création, mais j’apprécie le processus créatif. Chaque nouvelle composition est une aventure musicale unique.
**L’importance de l’énergie des jeunes**
À l’âge de 12 ans, j’avais écrit une lettre à JFK pour lui demander des conseils, révélant ainsi une énergie et une curiosité propres à la jeunesse. Les adolescents ont une vitalité que les adultes ont parfois perdue. Malgré les défis du monde actuel, il est essentiel de savourer chaque instant et de rester ouvert aux possibilités qu’offre la vie.
**Un nouvel album à découvrir**
Mon nouvel album, intitulé « Amelia », sortira le 30 août sous le label Nonesuch Records/Warner. Ce projet musical reflète mon évolution artistique et ma passion pour la musique.
