Le fondateur de Believe, Denis Ladegaillerie, dont la société de musique numérique a franchi une nouvelle étape vers la privatisation. Crédit photo : Believe
Believe se privatise officiellement ? Denis Ladegaillerie, fondateur de la société, et les sociétés d’investissement EQT et TCV semblent aller dans cette direction en cherchant à acquérir les actions publiques restantes de l’entreprise.
À travers un consortium appelé Upbeat Bidco, ces parties affirment détenir près de 97 % du capital de Believe et plus de 95 % des droits de vote. En résumé, cet intérêt important résulte d’une offre publique d’achat réalisée en 2024 par Upbeat Bidco, malgré de forts signes d’une tentative de prise de contrôle de Believe par Warner Music Group.
Finalement, Warner Music a choisi de ne pas soumettre d’offre formelle pour Believe, qui a fait son introduction en bourse en 2021 et est cotée sous le nom de BLV sur Euronext Paris. Cependant, malgré sa participation en BLV mentionnée ci-dessus, Upbeat Bidco n’a pas réussi à convaincre tous les actionnaires de Believe de vendre leurs actions l’année dernière.
Une partie de 3,35 % du capital de Believe est détenue par des tiers. C’est dans ce contexte qu’Upbeat Bidco a lancé une nouvelle tentative de privatisation, offrant aux actionnaires restants 15,30 € par action.
Cela représente une légère prime par rapport aux prix récents de BLV et à l’offre initiale de 15 € par action, a souligné le consortium. BLV se situait autour de la marque de 15,30 € au moment de la rédaction de cet article.
Le consortium a indiqué qu’un « comité ad hoc » (composé des trois membres du conseil d’administration de Believe sans liens avec Upbeat Bidco) a unanimement approuvé la proposition de privatisation. Sous réserve de l’approbation de l’Autorité des marchés financiers en France, l’offre devrait se dérouler au cours du deuxième trimestre 2025, selon l’annonce officielle.
Il est à noter que le consortium semble avoir un plan en place au cas où des actionnaires refuseraient de vendre. Une fois la période d’offre terminée, les actionnaires de Believe concernés recevront une compensation égale au prix de l’offre dans le cadre d’un « retrait obligatoire », a souligné Upbeat Bidco.
En d’autres termes, il semble que le temps de Believe en tant qu’entreprise cotée en bourse touche à sa fin. Bien sûr, seul le temps nous dira ce que cela signifie exactement d’un point de vue stratégique et opérationnel, mais nous ne manquons pas d’aperçus ici.
Pendant la deuxième moitié de 2024, Believe, qui avait des velléités d’acquisition, a acquis 25 % de Global Records en Roumanie et les 40 % restants de Doğan Music en Turquie. De plus, Believe, qui a publié des résultats financiers solides en 2024, a conclu un accord de distribution « historique » avec Teichiku Entertainment au Japon il y a trois semaines.
Cela dit, les derniers mois n’ont pas manqué de développements moins positifs pour Believe, qui, avec sa filiale TuneCore, est confronté à une poursuite de 500 millions de dollars déposée par Universal Music Group.
La bataille judiciaire à enjeux élevés en est encore à ses débuts ; la réponse officielle de Believe et une première conférence préliminaire sont désormais prévues pour le 4 juin et le 18 juin, respectivement.