Sean O’Hagan, musicien irlandais proche de Stereolab et admiré par Tyler, the Creator, a réactivé son groupe culte The High Llamas pour un nouvel album intitulé « Hey Panda ». À l’âge de 64 ans, il évoque dans une interview l’influence du hip-hop sur sa musique, ses souvenirs des années 90, la création musicale en 2024 et ses réflexions sur sa génération.
Après avoir surmonté un cancer, Sean a retrouvé sa passion pour la musique et a pu collaborer à nouveau avec d’autres musiciens, ce qui l’a motivé à réactiver The High Llamas. Il parle de la chanson « When I’m Sixty Four » des Beatles et des projections de sa génération sur l’avenir. Il critique l’arrogance de sa génération qui pense avoir tout écrit et souligne l’importance de rester ouvert aux évolutions actuelles de la musique.
Il estime que la musique actuelle est excitante et novatrice, notamment depuis l’avènement du hip-hop dans les années 90. Sean admire les jeunes musiciens qui explorent des genres hybrides et font de la musique un art unique, loin des codes de sa génération. Il salue les musiciens actuels pour leur humilité et leur créativité.
Sean se dit reconnaissant d’être une source d’inspiration pour de nombreux musiciens contemporains tels que Pearl & the Oysters, Catastrophe, Cabane et Tyler, the Creator. Il se réjouit de voir ces artistes s’exprimer musicalement de manière personnelle et inspirante. Leur implication était incroyable. J’apprécie particulièrement le fait qu’ils produisent de la musique en bougeant. Venant du punk, où la danse n’était pas vraiment présente, j’apprécie cette nouvelle approche. C’est tellement agréable d’être entouré de personnes aussi généreuses, avec qui je peux discuter de musique. C’est quelque chose qui me tient à cœur.
Est-ce que « Hey Panda » est le résultat de toutes ces rencontres ?
Cet album est ma réponse à toutes les années passées à écouter de la musique incroyable. L’approche du songwriting ne me quitte jamais. J’aime quand il y a une progression, des changements, des variations dans la musique. J’aime offrir des « portes de sortie » aux auditeurs. J’ai été influencé par des artistes comme Christophe Chassol et toute la famille Tricatel. Travailler avec Bertrand Burgalat a été une expérience enrichissante.
Quels sont les artistes qui t’intéressent actuellement ?
J’ai été particulièrement inspiré par le travail de Christophe Chassol avec Solange. Les albums de Solange sont comme des œuvres d’art contemporain, avec des éléments hip-hop étranges et des voix magnifiques.
Dans la musique de Solange, il est question de transmission. Quand considères-tu que la transmission est accomplie en musique ?
La transmission en musique est accomplie lorsque tu utilises tes outils pour façonner l’avenir. Si tu parviens à te surprendre toi-même à la fin du processus d’enregistrement, alors tu crées les conditions de la transmission.
Tu as été influencé par le post-punk dans ta jeunesse. Pourquoi « Hey Panda » est-il différent de ce que tu écoutais alors ?
Bien que j’aie été influencé par des groupes comme The Pop Group, j’ai évolué vers des artistes comme Scott Walker, Terry Riley et Robert Wyatt. J’ai cherché des moments à la fois tristes et joyeux.
Pourquoi n’as-tu pas invité de rappeurs sur l’album malgré son orientation hip-hop ?
J’ai essayé d’inviter des rappeurs sur l’album, mais cela n’a pas été possible. J’ai travaillé avec des artistes comme Rae Morris et Bonnie Prince Billy, qui ont apporté leur propre style à l’album. Le morceau « Fall off the Mountain » est une tentative de rap humoristique où j’ai imité la voix d’un robot. L’idée était de créer une chanson amusante mettant en scène des moutons se moquant des étrangers sur la montagne. L’humour a toujours été important dans ma musique. Malgré ma réticence initiale à l’Auto-Tune, j’ai fini par l’utiliser sur cet album, car pour moi, l’idée prime sur les outils technologiques.
Après avoir sorti un album en solo, j’ai choisi de revenir à mon groupe historique, High Llamas, pour ce nouvel opus. J’ai ressenti moins de pression artistique en tant qu’artiste solo et j’avais envie de retrouver l’approche collective des High Llamas. L’expérience de lutter contre le cancer m’a motivé à réaliser ce disque, et j’ai voulu secouer les attentes en proposant un son différent.
La présence de collaborateurs comme Will Oldham (Bonnie Prince Billy) sur l’album a apporté une touche unique, notamment avec l’utilisation de l’Auto-Tune sur sa voix. Ce choix inattendu a contribué à créer des morceaux à la fois joyeux et mélancoliques. L’album aborde également mes difficultés d’apprentissage à l’école, une période de ma vie que je revisite avec du recul et de la perspective.
Comment la musique a sauvé Sean O’Hagan de ses difficultés d’apprentissage
Sean O’Hagan, le talentueux musicien derrière le disque « Hey Panda », a récemment révélé comment la musique l’a aidé à surmonter ses difficultés d’apprentissage. Dans une interview, il explique que sa dyslexie sévère l’empêchait de réussir à l’école, provoquant des attaques de panique en classe et le faisant rater tous ses examens.
Une échappatoire grâce à la musique
Malgré ses difficultés en lecture et en apprentissage, la musique était pour lui une évidence. Il pouvait reproduire un accord entendu sans effort et la musique est devenue son refuge. Enfant, il pensait être bon à rien, mais en apprenant le piano et la guitare, il a découvert sa passion et sa capacité à monter un groupe. Cela l’a sauvé et lui a redonné confiance en lui.
La motivation de continuer à faire de la musique
Aujourd’hui, Sean O’Hagan continue à faire de la musique par amour inconditionnel pour cet art. Il trouve une nouvelle inspiration dans la génération actuelle de musiciens talentueux. Alors qu’il avait perdu la foi dans les années 90 avec la britpop, il découvre désormais de nouveaux artistes comme MF Doom qui le fascinent. Il se souvient avec enthousiasme de la scène musicale parisienne des années passées, soulignant l’excitation qu’elle lui procurait.
Avec son dernier album « Hey Panda », Sean O’Hagan continue à partager sa passion pour la musique. Sa musique est un témoignage de la puissance libératrice de l’art, une échappatoire pour ceux qui ont du mal à s’intégrer dans le système éducatif traditionnel.
Une carrière musicale inspirante
La carrière de Sean O’Hagan est un exemple inspirant de la façon dont la musique peut transformer une vie et surmonter les obstacles. Sa créativité et son talent ont su briser les barrières de ses difficultés d’apprentissage, pour en faire une force et une source d’inspiration pour les autres.