Jack Antonoff est un producteur de musique américain qui a travaillé avec des artistes de renom tels que Lana Del Rey et Taylor Swift. Il est également le leader du groupe Bleachers, qui a récemment sorti son quatrième album. À seulement 40 ans, Antonoff est reconnu comme un faiseur de tubes incontournable dans l’industrie musicale. Il rejette l’idée d’une formule magique pour créer des chansons à succès, préférant explorer le mystère et les limitations de la musique pop.
La musique est pour Antonoff une forme de catharsis, un moyen de faire face à la perte de sa petite sœur décédée d’un cancer alors qu’il était adolescent. Cette expérience personnelle se reflète dans sa musique, ajoutant une profondeur et une résilience à ses compositions. Né et élevé dans le New Jersey, Antonoff se considère toujours comme un outsider, même après avoir déménagé à New York. Sa carrière musicale a commencé avec des groupes punk et rock, avant de connaître le succès avec Fun et leur hit « We Are Young ».
La musique d’Antonoff est caractérisée par des synthés des années 80, des voix intimes, des touches de folk-rock et des ballades mélancoliques. Il reste fidèle à sa vision artistique, cherchant à créer des chansons qui suscitent des émotions et une connexion authentique avec les auditeurs. Dans une époque où l’indie et le mainstream se mélangeaient, où la pop flirtait avec le rock et le hip-hop, Jack Antonoff cherche à retrouver cette fusion artistique pour apporter un souffle d’artisanat dans la musique et s’éloigner du maximalisme actuel.
**L’escale parisienne**
Le succès de « We Are Young » marque un tournant dans la carrière de Jack. À 28 ans, il commence à écrire pour d’autres artistes tels que Tegan and Sara, Sia, Carly Rae Jepsen, Taylor Swift et Lana Del Rey. En parallèle, il monte en secret Bleachers, un projet solo qu’il considère comme son jardin secret. L’écriture du quatrième album de Bleachers débute fin 2022, alors que Jack s’installe à Paris avec son épouse pour six mois. Se promenant quotidiennement à travers la ville, il trouve l’inspiration dans les différentes strates sociales de Paris, malgré sa méconnaissance du français. Cette immersion parisienne l’aidera à créer un album qui lui semble être le plus « New Jersey » de sa vie.
Posant sur la pochette de l’album vêtu à la mode des années 50, Jack Antonoff livre un album puissant et sophistiqué, inspiré par sa relation avec Margaret Qualley et marqué par le deuil de sa sœur. Il rétablit la simplicité et l’humanité dans sa musique, s’éloignant des tendances actuelles du streaming dominées par les algorithmes et l’intelligence artificielle.
Dans une ère où la technologie domine, Jack préfère les instruments réels et les interactions humaines. Il est convaincu que la production et l’écriture n’ont pas besoin d’être modernisées, citant des albums comme « Aquemini » d’OutKast ou « Blue » de Joni Mitchell comme des exemples d’avant-gardisme intemporel. Pour lui, la musique réside dans les connexions humaines, loin de la virtualité et de la technologie omniprésente.
Avec un regard critique sur l’ère numérique, Jack Antonoff continue de privilégier l’authenticité et la spontanéité dans sa musique. Son engagement envers la simplicité et l’artisanat fait de lui un artiste singulier dans une industrie de plus en plus axée sur la technologie.
**Bleachers** (Dirty Hit/Virgin Music France) est disponible depuis le 8 mars. Jack Antonoff se produira en concert à l’Olympia, Paris, le 2 septembre.