Le groupe Bikini Kill, mené par Kathleen Hanna, est de retour sur scène cette année après s’être réuni en 2019, marquant ainsi trente ans depuis le lancement du mouvement féministe révolutionnaire dans le rock. Leur concert à l’Élysée Montmartre à Paris le 3 juin a attiré l’attention.
### Retour aux sources féministes
Le slogan « Girls to the front » remonte à trente ans, lors du mouvement Riot Grrrl initié par Kathleen Hanna au début des années 1990. Ce mouvement remettait en question la répartition genrée des spectateurs lors des concerts et dans la scène alternative. Il permettait aux femmes d’investir les concerts autrement, en dehors du rôle de simples groupies.
Depuis l’époque de Bikini Kill, les adolescentes des années 90 sont désormais des mères qui ont transmis l’esprit rebelle prôné par ces punks d’Olympia. Cet état d’esprit a transcendé les frontières et les générations, comme en témoignait le public majoritairement féminin à l’Élysée Montmartre le 3 juin.
### Une soirée de retrouvailles féminines
Les spectatrices portaient des t-shirts du groupe et des messages tels que « More Women on Stage », formant des groupes de copines, qu’elles soient adolescentes ou plus âgées. Une atmosphère de retrouvailles régnait, une douceur sororale, rappelant l’héritage laissé par Bikini Kill.
Lorsque Kathleen Hanna et Tobi Vail sont montées sur scène avec Erica Dawn Lyle et Kathi Wilcox pour interpréter « New Radio », repris en chœur par la foule, l’émotion était palpable.
### Engagées politiquement comme toujours
Le groupe n’a pas perdu sa constance politique. Après quelques morceaux, Kathleen Hanna a encouragé le public à soutenir les Palestiniens, à s’engager dans des actions associatives, et à manifester son désaccord avec la politique américaine. Leur engagement en faveur de la liberté de la Palestine était clair, tout comme leur critique envers le gouvernement américain.
### Une révolution musicale toujours d’actualité
Avec leur attitude franche et leur discours féministe, Bikini Kill a montré qu’elles restent des icônes du punk, toujours pertinentes. Leur performance, d’une heure chronométrée, s’est terminée par « Rebel Girl », chanté en chœur par le public. Kathleen Hanna avait prévenu : leur musique porte en elle une révolution.
En conclusion, le concert de Bikini Kill n’était peut-être pas l’événement de l’année, mais il a rappelé à tous la force et l’importance de ces pionnières du rock. Leur message résonne toujours aussi fort, invitant chacun à embrasser sa rébellion intérieure.